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Ils retrouvent la finale. Deux jours après avoir remporté leur dernier match préliminaire, mardi, contre la Turquie (2-0), les joueurs de l’équipe de France de cécifoot se sont qualifiés, jeudi 5 septembre, pour la finale paralympique après être venus à bout de la Colombie (1-0). Un rendez-vous que les Bleus n’ont pas connu depuis les Jeux de Londres, en 2012. Ils étaient revenus de cette édition avec une médaille d’argent autour du cou après s’être inclinés face au Brésil (0-3). Samedi, ils défieront les champions du monde argentins pour toucher l’or.
Ce sport, quasi inconnu en France, est sorti de l’ombre – à l’instar du goalball – lors de cette quinzaine paralympique. Les joueurs ont enflammé le public, dans un décor de rêve, au pied de la tour Eiffel. Comme lors de leurs quatre premières sessions, il alternera encouragements très sonores et silence total pour laisser les huit joueurs déficients visuels (seuls les gardiens sont voyants), masque sur les yeux, évoluer sur le terrain.
Car sur le terrain, les cécifootballeurs, comme les appelle le sélectionneur tricolore, Toussaint Akpweh, doivent écouter le ballon doté de grelots, les informations du gardien pour défendre au mieux, celles du guide qui se trouve derrière le but de l’équipe adverse et suivre les indications de l’entraîneur. Sans compter les échanges vocaux entre eux et les « voy » (« j’y vais », en espagnol) incessants que doit dire chaque joueur qui veut s’emparer du ballon. C’est la seule manière de faire connaître sa position à ses coéquipiers. Beaucoup de bruits donc, et dans deux langues.
« Ils sont avant tout d’excellents joueurs de football, avec toutes les qualités athlétiques, techniques, mentales, ou encore tactiques qui vont avec, insiste Toussaint Akpweh. Mais une cinquième composante s’y ajoute : la gestion de l’information. Lorsqu’un déficient visuel sort de chez lui, il vaut mieux, par exemple, qu’il se concentre sur son trottoir plutôt que sur le bruit du marteau-piqueur qui vient d’en face. » Frédéric Villeroux, le capitaine de cette équipe, ajoute : « Il y a entre sept et dix informations à gérer simultanément. C’est bien d’entendre les dix, mais il faut gérer la bonne. Sinon cela ne sert à rien. »
Ce mécanisme sensori-moteur du traitement de l’information est essentiel pour prendre des décisions rapides. « C’est sûr que nous [les non-voyants] avons une ouïe très fine, témoigne Gaël Rivière, joueur de l’équipe de France. Mais cela ne suffit pas. Par exemple, plus vite vous prévenez les autres joueurs que vous avez la balle, plus vite ils savent comment se placer. De même, plus vite vous leur dites que vous avez perdu la balle, plus vite ils le comprennent, et plus vite on ajuste la stratégie collective. Chaque seconde compte et chaque seconde perdue bénéficie à l’équipe adverse. »
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